Les berbères, les premiers habitants de la Tunisie et de l’Afrique du Nord en général, nous ont laissé un patrimoine matériel et immatériel inestimable: le ksar.
Le ksar, au pluriel ksour a été l’élément central de la vie dans le sud tunisien jusqu’à l’époque moderne. Cette architecture sans architecte de la région de Tataouine montre la créativité adaptée aux besoins de l’époque. Les ksour représentaient les noyaux autour desquels les villages finirent par prendre corps. Ces bâtiments furent une institution agricole, sociale et militaire. Certains disent que les ksour furent des greniers, théorie qui ne peut pas etre prouvée. Peut être que l’explication pouvait être valable s’il y a 2500 ans Hérodote n’aurait pas parlé sur cela et sur la civilisation des Garamantes. C'est toujours Hérodote qui explique ce que signifient les Garamantes: les gens des villes ou les gens qui habitent dans les villes. Donc d’après ses mots et d’après ce qu’on peut admirer aujourd’hui il s’agit bien des villes dans le sens le plus moderne du mot. Sans doute les berbères ont utilisé ces constructions comme refuge des grottes de la montagne qu’ils aménagèrent en habitat provisoire.
Les ksour ressemblent à une kalâa de point de vue de l’architecture: un ensemble des ghorfas (chambres) reparties sur plusieurs étages entourant une cour intérieure au rôle du marché, des ruelles, un lieu de culte et une ou plusieurs citernes. Le ksar a une allure de forteresse avec le mur extérieur qui peut dépasser une dizaine de mètres d’hauteur et qui ne laisse pas voir à l’intérieur. Plus de 150 ksour et kalâa jalonnent le sud-est tunisien seulement dans la région de Tataouine trouvant 37.
L’âge précis des ksour ne peut pas être apprécie à cause du fait qu’aujourd’hui les matériaux de construction utilisés à l’époque n’existent plus mais la théorie générale accepte le fait qu’ils ont plus de 2.500 ans, fait soutenu par Hérodote aussi.
Les ksour sont les témoins d’une civilisation qui suscite l’intérêt des historiens et de nous tous jusqu’à aujourd’hui. La plupart des ksour ne sont plus habités mais la Tunisie a la chance d’avoir encore quelque uns, comme ceux de Douiret, Chenini ou Guermassa ou vivent encore des communautés des berbères qui parlent la langue amazigh sans l’écrire.
Coup d’œil sur Ksar Haddada
Ce ksar se compose de 380 ghorfas et il appartenait aux Haddada, les fondateurs de Ghoumrassen avec les berbères Hamdoun. Vers la fin des années ‚60 le ksar fut en partie aménagé en hôtel pour les touristes par un décorateur français ce qui a attiré les touristes du monde entier, en devenant une étape incontournable pour les circuits touristiques de la région. Ksar Haddada est aussi un des lieux de tournage de la série „Star Wars”. Aujourd’hui le ksar garde les décors du tournage ainsi que la partie ancienne et il ne faut pas le rater lors d’une escapade au sud tunisien.
Irina Gros