L’esprit tunisien survivra les siècles! Les preuves ne cessent pas de le confirmer: après le spectacle plus qu’original de Tamayourth lors de la soirée d’ouverture du Festival international de Sousse, une deuxième belle surprise artistique: El Hadhra de Fadhel Jaziri.
Le Théâtre en plein air de Sidi Dhaher a été pour la deuxième fois depuis le début de l’édition numéro 57 du Festival, le témoin de la créativité tunisienne qui se présente sous les formes les plus innovantes. Artistes et public étaient à la hauteur dans une effusion d’émotions, joie de vivre, chant et danse.
Et quand on a un bel espace en plein air comme le théâtre de Sousse et qu'on y rajoute un public impliqué corps et âme dans l’acte artistique, on obtient une soirée magique.
Un spectacle pour les connaisseurs
El Hadhra est un méga spectacle ancien et nouveau. Ancien parce que la première mise en scène date depuis 1991 et nouveau parce qu’à chaque fois il est réinventé. Et une telle production qui se réinvente et qui garde toujours un public assoiffé ne peut être que le résultat du génie créateur.
C’est l’empreinte incontestable de Fadhel Jaziri, un passionné d’art premièrement et de patrimoine Tunisien, qui est le noyau de sa création qui reste son plus grand succès.
Même si durant le temps le fond et la forme ont changé, la Hadhra préserve son élément clé: l’héritage musical des confréries et des Tariqa.
On assiste à un spectacle qui mélange dans une manière harmonieuse tant d’éléments qu’on se demande comment est-il possible surtout que le thème abordé, c’est-à-dire les chants soufis, est un qui à la première vue ne paraît pas aussi versatile que ça.
Et pourtant ce folklore mystique, qui vient de lointain nous apparaît dans la version la plus originale que l’on peut penser! Ceux qui ont eu déjà la chance de voir le nouveau spectacle vont revivre les moments; ceux qui ne savent pas encore de quoi il s’agit, on vous dit que c’est à ne pas rater.
Dans une seule œuvre, vous avez l’occasion de passer par la tradition du chant spirituel, la danse aux influences tribales et la magie du visuel. L’ensemble est soutenu par des solos uniques de saxo, guitare rock, violon, voix féminines et masculines.
On ne pourra pas oublier le solo vocal de Hedi Donia, le trio guitare rock, percussion, violon ni que pour la première fois dans un spectacle du genre la présence féminine a joué un rôle très important.
Une histoire qui fascine. C’est le secret de la réussite d’un spectacle qui certainement continuera à faire couler l’encre d’ici longtemps.
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