Des archéologues ont découvert une très rare épave à Malte, ce qui jette de nouveau la lumière sur les „pères” du commerce, les Phéniciens. Durant l’antiquité, ces navigateurs hors pair qui se sont installés aussi en Tunisie, furent les principaux artisans du commerce en Méditerranée.
Pourquoi rare?
Car il s’agit de la plus ancienne épave d’un navire de commerce, datée de 700 à 675 ans av J.Ch, une période essentielle dans l’histoire de la région, qui marque le fleurissement des échanges commerciaux.
L’épave qui mesure 15-17 mètres de long se trouve dans un état de conservation exceptionnel! Cela grâce au fait qu’elle se situe sur un plateau sans formes de relief à environ 120 mètres de profondeur. L’hasard a fait que ce navire reste intacte jusqu’aux nos jours comme témoin silencieux d’une grande civilisation qui nous a donné les plus grands commerçants de l’antiquité.
Le projet de l’identification a débuté il y a quelques années, quand l’équipe de l’archéologue maltais, Timothy Gambin, a fait une prospection des fonds sous-marin autour de Malte. Des nouvelles techniques pour chercher les épaves en eau profonde ont été appliquées afin d’arriver au résultat aujourd’hui.
La découverte
A l’origine il s’agit d’un navire de 15-17 mètres, mais il ne reste que 12 mètres d’épave. La cargaison, intacte, est constituée d’amphores pleines de vin ou d’huile et de meules à moudre le grain.
C’est pour la première fois qu’un navire de la nuit des temps, avec une cargaison dans un excellent état, est découvert en Méditerranée. Il s’agit aussi d’une autre première: pour la première fois des engins sous-marins en immersion profonde et des robots sont utilisés pour des fouilles à cette profondeur.
L’importance de cette découverte pour la Tunisie
Après la destruction de Carthage par ses pires ennemis, les Romains, la poussière a couvert cette incroyable page d’histoire de l’humanité, en absence des textes phéniciens qui sont disparus.
Sans doute cette épave appartenait aux Phéniciens de Carthage. Les arguments: le vin et l’huile d’olive identifiés dans la cargaison, ont été répandus au basin méditerranéen de l’Afrique du Nord, précisément de Carthage. C’est à Carthage qu’on élaborait le „passum”, un vin produit de raisins. Comme le vin est mentionné aussi par Homère qui ne savait pas qu’est ce que c’est le vin et il est mentionné comme étant sur l’Ile de Djerba, certainement le navire venait de Carthage et allait vers Grèce ou Tyr, Sidon. Au sens inverse été pratiquement impossible parce que la production d’huile d’olive dans le reste du basin méditerranéen été insignifiante, avec un caractère strictement local, destiné à l’usage domestique. La technique de l’obtention du maximum d’huile des olives appartient aux carthaginois (source: Stephan Gsell, „Histoire de l’Afrique du Nord”).
Cette découverte hors pair, le mystère de Carthage qui parait enfin s’éclaircir ainsi qu’un des secrets des Phéniciens déchiffré, on a l’espoir de « rendre à César ce qui appartient à César » et de revoir Carthage briller du cœur de ses ruines.
Irina Gros