Nour Bouakline est consultante et formatrice Tunisienne en marketing Digital.
Elle est aujourd’hui présente dans 16 pays africains, où elle accompagne les entreprises dans ce cap délicat de la digitalisation. Nour intervient également dans la transformation digitale pour acculturer les collaborateurs. En 10 ans, elle a pu réaliser ses objectifs, et inspirer cette jeunesse en quête de modèles ! Elle a accepté de répondre à nos questions concernant son parcours professionnel .
- Parlez-nous de vous ? Où êtes-vous née ? Où avez-vous vécu ? Où avez-vous suivi vos études ?
Nour: « Je suis née en France et j’y ai grandi. Quand mes parents, qui sont Tunisiens, ont décidé de rentrer, je les ai suivis…en réalité, je n’avais pas trop le choix. Adolescente, j’ai été très vite confrontée à cette « capacité » à m’adapter à une culture et une mentalité différentes des miennes.
Je ne pourrais pas dire que ça a été simple…avec du recul, je pense que cette expérience m’a appris énormément et m’a fait gagner en maturité. Accepter que la vie ne soit pas comme on le souhaite et s’y faire malgré tout pour réussir.
Quand j’ai eu le bac, je ne savais pas trop quoi faire, c’était confus dans ma tête. Alors, j’ai suivi le courant, pas trop convaincue…j’attendais de croiser ce que j’aimais ; J’ai la chance d’avoir une famille qui m’encourage, quel que soit le métier que je décide… j’ai suivi plusieurs chemins et j’ai eu différents diplômes sans trop de convictions. J’ai fini mes études à Paris, à l’École Centrale de Paris. J’étais en thèse professionnelle à la SNCF, où je travaillais sur l’adoption de la technologie NFC. »
- Pourquoi tu es rentrée en Tunisie une deuxième fois?
Nour: « Pour différentes raisons personnelles. Je ne le regrette pas et je pense que c’est l’une des plus belles décisions que j’ai prises. J’ai écouté cette voix en moi et j’ai tranché. »
- D’où est venue ta passion pour le digital ?
Nour: « Ma passion est davantage pour le marketing que le digital. Je considère le numérique comme un moyen, un outil…je suis fascinée par toutes les possibilités que m’offrent les technologies…mais ce qui me passionne c’est de mettre le client au centre…de me mettre dans sa peau, d’anticiper ses attentes, de comprendre sa réflexion… l’humain est passionnant, c’est ça que j’adore ! je pourrais passer des heures à écouter des personnes parler de leur culture, de leur crainte…ça doit être aussi ça l’explication de ma carrière à l’international…je suis fascinée par les différences »
- Comment as-tu créé ta propre boîte? Quelles ont été tes difficultés au début?
Nour: « Encore cette voix qui est venue murmurer à mon âme…quand je suis devenue maman, j’ai tout de suite compris que je voulais vivre chaque étape de ma vie de femme, avec passion. Je voulais un métier qui me permette de bosser à la maison. La carrière ne m’intéressait pas… je voulais concilier ma vie professionnelle et ma vie privée. Je me suis reconvertie dans les métiers du webmarketing.
J’ai bossé 2 ans en agence, où j’ai découvert toutes les facettes. Puis un jour, j’ai demandé une mi-temps à domicile qu’ils m’ont refusée sans explication…frustrée, démotivée…le début de la fin sonnait. Une dispute avec mon manager fut la goutte qui a fait déborder le vase. Aujourd’hui, je me dis que je devrais aller l’embrasser pour le remercier !
Ce fut ce qui m’a poussé à aller de l’avant. J’ai quitté ma zone de confort et je me suis lancée à mon compte. Folie… sûrement, il m’en fallait un peu pour « oser » passer à autre chose…j’ai pris le risque, mais au moins je l’ai pris… avec du recul, je me dis, mais quelle folle ! Mais heureusement, que je l’ai été …
Depuis j’ai créé 2 agences de conseil et j’ai des antennes dans 15 pays en Afrique. Je suis reconnue à l’échelle internationale pour ma passion aussi bien pour le digital que l’Afrique. C’est pour cette raison qu’on m’invite aussi bien en Europe qu’en Afrique pour donner des conférences à ce sujet».
- Pourquoi avoir pensé au marché africain ?
Nour: « Saturation du marché en Tunisie, mon fils qui grandit…passionnée de différences, je voulais vraiment voir ailleurs… le plus simple était de me diriger vers l’Algérie. J’ai adoré l’expérience ! Je me suis rendue compte du potentiel.
Jusque-là, je n’étais pas encore amoureuse de notre continent, c’était du business…Puis je suis allée au Niger et j’ai rencontré les gens…et là, j’ai compris, que grâce aux nouvelles technologies on pouvait apporter du bien-être…nous n’avons pas le temps de construire des écoles, mais avec un service SMS (80% de la population ont un téléphone) on peut proposer des cours de consolidation…avec un SMS vocal en dialecte, on peut conseiller un vendeur de poisson qui ne sait ni lire ni écrire
Oui, l’Afrique, c’est bien plus qu’un business, c’est une cause que je défends !
Et cette passion qu’on ressent dans mes voyages, c’est bien celle d’avoir apporté du bien-être et de contribuer à construire une jeunesse très souvent désespérée».
-Merci Nour d’avoir répondu à nos questions et pour ton message d’espoir aux jeunes et ton expérience « impactante ».
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-AJK-